Il y a un an, je livrais mes impressions à chaud sur le Bebop qui avait souffert d’un lancement précipité. Il en avait résulté beaucoup de problèmes matériel, un manque de fonctionnalités dans l’application de pilotage et des bugs dans le firmware entraînant des crash en plein vol. Au fil des mois de nombreuses corrections et améliorations ont été faite par Parrot tandis que d’autres problèmes ont persistés. Le test ci-dessous fait donc le point après un an d’utilisation.
Avec l’arrivée du Bebop 2 sur le marché (dont vous pouvez lire le test ici), le Bebop première génération peut s’avérer une très bonne affaire d’autant plus que la qualité vidéo n’est pas vraiment moins bonne que sur le Bebop 2)
Le marché du drone décolle plein gaz
En quelques années, le marché du drône civil a littéralement décollé. Il y a moins de 5 ans, les multi-rotors étaient encore réservés au féru de modélisme ayant les connaissances nécessaire pour assembler leur propres machines mais aussi les capacités de paramétrer finement le contrôleur de vol qui détermine la stabilité de l’engin. Aujourd’hui, plus besoin de trouver une petite boutique spécialisée, ni de passer des heures sur un Internet pour dégoter un quadricoptère prêt à l’emploi. La grande distribution et les sites marchands en ligne proposent une offre pléthorique. De quelques dizaines d’euros pour un jouet parfait pour apprendre les notions de pilotage aux modèles les plus complexe à plusieurs centaines d’euros, il y en a pour toutes les bourses et tous les besoins. Les marques chinoises pullulent: Walkera, Blade, Tali,Hubsan, Cheerson mais une tire particulièrement son épingle du jeu: DJI avec sa gamme de drones Phantom. Certains amateurs de multicoptères n’hésitant pas à qualifier DJI comme l’équivalent d’Apple dans le monde du drone en raison du design soigné de ses appareils et de la fiabilité éprouvée de l’électronique embarqué. Les modèles du constructeur chinois sont relativement cher, il faut par exemple compter environ 820€ pour un Phantom 3 Standard. Pour ce prix, vous aurez ce qu’on appelle communément un appareil dit RTF (ReadyTo Fly) autrement dit un drone tout équipé et prêt à voler. Un véritable RTF prêt à l’emploi: monté, paramétré et doté de tous ces accessoires (batterie, chargeur, ainsi qu’une radiocommande) et bénéficiant en plus d’une caméra vidéo. Jusqu’à présent, DJI s’imposait clairement comme la référence sur le segment des drones orientés grand publique avec sa gamme de Phantom. Mais fin 2014, un acteur a bouleversé le marché. En effet, Parrot a frappé un grand coup en présentant le Bebop, un petit drone très innovant au prix contenu qui a rapidement bousculé le marché.
Bebop: la French touch selon Parrot
Parrot, spécialiste des accessoires à destination de l’automobile ainsi que des smartphones, a pris l’initiative il y a quelques années de diversifier ces gammes de produits en proposant notamment des casques audio et des objets connectés. Une stratégie payante puisque parmi ces nouveaux appareils, on retrouve les AR.Drone qui rencontrent un franc succès. En effet depuis 2010, date de lancement du premier drone de Parrot, se sont 1,5 millions de drones qui ont été écoulées (tout modèles confondu: mini drones, AR Drone, Bebop…). En 2012, le constructeur présentait l’AR Drone 2.0 reprenant le design de son prédécesseur mais se dotant d’une électronique plus pointue et embarquant cette fois une caméra HD ready capable de filmer en 1 280 x 720 pixels. Un vrai bijou de technologies mais dont le placement tarifaire en fait de facto un beau joujou pour geek fortuné. En effet, à 300€ pièce, l’AR Drone 2.0 est trop cher et trop complexe pour être classé dans la catégorie jouet mais trop limité pour être considéré par le monde du modélisme comme un appareil vraiment intéressant. Par conséquent, pour sa troisième génération de drones, Parrot est reparti d’une page blanche et a décidé de totalement repenser son produit, c’est du moins l’idée qui vient à l’esprit une fois le Bebop en main. En effet, on imagine aisément quel a été le cahier des charges: monter en gamme de manière à proposer un appareil grand publique, restant aussi simple d’utilisation que ses aînés tout en se montrant beaucoup plus polyvalent tout en gardant une taille compacte. Voilà certainement comment l’AR. Drone 3.0 est né. Chose amusante, si vous fouillez dans les fichiers de configuration du Bebop, vous constaterez que seule la mention AR.Drone 3.0 apparaît. Alors pourquoi l’appellation commerciale Bebop a t-elle été retenue à la place? Certainement pour marquer la rupture avec les deux modèles précédent. Le nom Bebop fait clairement référence au courant musical dérivé du jazz. Un genre bien particulier ou les musiciens de Bebop n’hésitaient pas à enfreindre les codes communément acceptés concernant l’harmonie ou la mélodie, en explorant de nouveaux horizons. Cette volonté de se démarquer des standards, on la retrouve clairement avec le nouveau drone de Parrot. En effet ce dernier présente des innovations inédites dans le monde des drones particulièrement au niveau de l’imagerie. Le Bi-Bop, c’est aussi le nom de l’ancêtre du téléphone portable, une technologie Française innovante qui offrait une bonne qualité audio pour un coût inférieur à celui de son concurrent: le GSM. Pourtant, c’est bien le réseau GSM qui s’imposa grâce à ses avantages et sa souplesse qui justifiait son prix quatre fois plus important. Alors ce nouveau petit drone de Parrot est-il plus du style Bebop agitateur avant-gardiste ou plus Bi-Bop proposant une technologie intéressante mais pas optimale? Nous vous laisserons enjuger au travers de ce test.
AR Drone 3.0: un bijou de technologie
Vue du Bebop entièrement démonté: nous voyons clairement ici que la carte mère intègre absolument tous les composants: CPU, GPU mais aussi la partie puissance avec les ESC servant à la régulation de la puissance envoyé aux moteurs.
Le Bebop se démarque complètement de ses prédécesseurs tant au niveau du design que de la technologie. Plus petit que les AR Drones, il embarque pourtant une technologie plus complexe et plus complète (voir fiche technique descriptive ci contre). Son design est très épuré, et fait immédiatement penser à une caméra paluche à laquelle aurait été greffé quatre rotors. Ce look résume à lui seul ceux pourquoi a été conçu le Bebop: réaliser des prises de vue aérienne à basse altitude (limité à 150 mètres par rapport au sol comme l’exige la loi car au dessus on rentre dans l’espace aérien réservé aux para-moteurs et avions.). Equipé d’un capteur 14 méga pixels avec un objectif « fisheye » d’une de largeur de champ de 186°, le Parrot Bebop Drone permet de réaliser des photos et des vidéos dans une résolution HD. Doté d’une technologie de stabilisation d’image entièrement numérique, le Bebop Drone vous permet de filmer des images en vol quels que soient les mouvements inhérents aux déplacements du quadricoptère. Cette technologie est tout simplement révolutionnaire et son efficacité est redoutable. Jusqu’à présent les mutilrotors étaient dotés de caméra fixée sur le corps de l’appareil et le cadrage de l’image était dépendant de l’angle pris par le drone. Par exemple, si le drone avance, son nez pointe vers le sol et par conséquent vous filmez alors la terre au lieu de la ligne d’horizon. Dans ces conditions impossible de réaliser une vidéo sans mouvements brusque et agréable à visualiser par la suite. Jusqu’à présent la solution passait par l’ajout d’une nacelle motorisée sur 2 ou 3 axes permettant de compenser l’inclinaison du drone mais aussi d’ajuster le cadrage indépendamment des mouvements de l’appareil. L’ajout d’une nacelle est une solution qui apporte cependant quelques inconvénients. Tour d’abord le prix, il faut compter plusieurs centaines d’euro pour une petite nacelle. En effet, un modèle doté de moteurs brushless qui assure un mouvement fluide sans saccade peut afficher un tarif approchant celui d’un petit drone. Il faut généralement compter 150€ à 300€ pour une nacelle capable d’accueillir une GoPro. Pour mettre un appareil plus lourd comme un appareil photo, le tarif s’envole littéralement. De plus, bien que généralement protégé par le train d’atterrissage, la nacelle peut être facilement abîmée lors d’une arrivée un peu trop rude au sol. Enfin, cet équipement ajoute un poids non négligeable au drone ce qui impact son autonomie puisque cela nécessite plus de puissance pour voler. (de plus d’un point de vue légal, le poids entre en ligne de compte pour effectuer certains type de vol.). Parrot a réussi un véritable coup de maître en remplaçant la mécanique par un traitement numérique qui permet au pilote d’avoir tous les avantages d’une nacelle sans les inconvénients que sont le prix, le poids et la fragilité. De plus, ce traitement numérique va au delà de la simple stabilisation, non seulement il filtre les vibrations des rotors à l’origine de l’effet jello (effet visuel qui donne l’impression que l’image se tend et se distend) mais il supprime les distorsions sur les lignes horizontales lié à l’objectif fish eye. Ce traitement permet au Bebop de faire mieux que nombre de caméras sportives qui équipe traditionnellement les drones. Le Bebop est capable d’offrir une image tellement stabilisée qu’on en oublierait qu’il est en plein vol, que ce soit en translation ou en stationnaire, l’image semble toujours bien équilibré quand bien même une petite brise vient chahutée le drone. Les algorithmes d’optimisation d’image ont été mise au point par la société française DxO spécialiste de l’imagerie numérique basé à Boulogne Billancour (92). Attention bien que les 14Mpxs du capteur CMOS et l’efficacité des algorythmes laissent présager du meilleur sur le terrain, le rendu d’image n’est pas toujours au niveau de ce qu’on pourrait attendre d’autant plus si vous prenez comme étalon la dernière génération de GoPro. La caméra du Bebop a tendance à bruiter l’image par faible luminosité et ne se montre pas toujours très rapide à ajuster la luminosité lors des forts changements de contraste (ce qui arrive régulièrement lorsqu’on vol face au soleil puis dos à ce dernier lors du trajet retour ou encore lorsque vous changez l’angle de vision de la caméra pour la faire passer de l’horizon vers le sol).
Dans quel format le Bebop enregistre t-il les photos?
En réalité le Bebop possède plusieurs modes de capture d’image:
– Mode photo: dans cette configuration le Bebop enregistre des clichés de meilleur qualité. Vous pouvez choisir entre deux modes de compression: JPG ou RAW.
– Mode vidéo: dans cette configuration vous allez pouvoir filmer en 1080p (30 i/s, format 16:9 compressé en H264 (MPEG4). Par conséquent dans ce mode les photos seront limitées à une résolution de 1920 x 1080.
Quelle différence entre le RAW et le JPEG?
En JPEG, la photo est enregistrée après que l’algorithme de correction est été appliquée au cliché. Il en résulte une image d’environ 2Mo pour une résolution de 4096 x 3072 pixels.
En RAW, l’image est enregistrée au format brut, vous obtenez alors un cliché sphérique très grand angle avec une résolution de 4608 x 3288 pour un poids approchant les 30Mo. A noter, que l’image est enregistrée au format DNG (Digital Negative). Sous Windows il vous faut donc installer un pack de codec compatible fournit par Adobe. Certains logiciels tel que The Gimp ne sont pas capable d’ouvrir les fichiers RAW issus du Bebop, il faudra recourir à un logiciel tel que Photoshop pour retravailler les clichés. Pour tirer le meilleur de Bebop, nous vous recommandons d’utiliser le mode RAW puis de retravailler vos clichés avec un logiciel adapté. (à noter qu’en mode RAW, le Bebop génère automatiquement un second fichier en JPG, version compressée identique au fichier .dng)
En mode RAW, vous obtenez un beau fisheye dans lequel on aperçoit les hélices. A droite, une photo prise en JPEG directement redressée par l’algorithme interne. Dans ce mode rien ne vient obstruer le champs de l’objectif.
Fiche Technique du Bebop Caméra Capteur CMOS 14MpxCaméra avec lentilles « Fisheye » 186° 1/2,3″ : 6 éléments optiques et capteur 14 Mega pixels Stabilisation vidéo : Numérique 3 axesRésolution vidéo : 1920x1080p (30 i/s , 16:9)Résolution photo : 4096×3072 pixels Encodage vidéo : H264 (enregistrement .MP4) Format photo : JPEG, RAW (enregistrement DNG)
Avec carène d’intérieur : 33x38x3.6cm
Puce GNSS (GPS + Glonass + Galileo)
Antennes Wi-Fi Wi-Fi 802.11a/b/g/n/ac: Bi-bande MIMO avec 2 jeux de double antennes en dipole accordées aux bandes 2.4 et 5 GHz Puissance d’emission : Jusqu’à 26 dBm
– GPU quadri-coeur – Mémoire de stockage flash 8Go – Chassie en magnésium qui assure le rôle de blindage électromagnétique et de radiateur Système d’exploitation : Linux Développement : SDK Open-source
Magnétomètre sur 3 axes Gyroscope sur 3 axes Accéléromètre sur 3 axes Caméra de stabilisation verticale : Toutes les 16 millisecondes, une image du sol est prise et comparée à la précédente afin d’identifier la vitesse du BeBop Capteur à ultrasons : Analyse, jusqu’à 8 mètres, l’altitude de vol
4 moteurs Brushless Outrunner Structure ABS chargée en fibre de verre (15%) Carènes exterieure en PPE haute résistance: Se « clip » et se « déclipse » très simplement pour s’adapter au vol indoor et outdoor, protège les hélices des chocs éventuels, peut être ôtée pour réduire la prise au vent de l’appareil Helices auto-blocantes tri-pales en Polycarbonate avec système de démontage rapide Amortisseurs anti-vibrations
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Le Skycontroller: Parrot ré-invente la radio commande
Les pinces réglables du Skycontroller lui permettent d’accueillir au choix un smartphone ou une tablette. (jusqu’à 10.6 pouces de diagonale en format 4:3 et jusqu’à 20 cm de hauteur en 16:9
Le Skycontroller est une sorte de radiocommande avec deux manches similaire à ce que l’on trouve dans le monde du modélisme traditionnel. Il apporte un plus indéniable dans le maniement du Bebop grâce à ses commandes physique qui améliorent grandement la précision du pilotage. Il est également très agréable à utiliser en raison de la présence d’un joystick permettant d’orienter la caméra de manière précise. Outre le confort qu’apporte cette télécommande en terme de pilotage, son autre point fort est la portée qu’elle offre. En effet grâce à ses antennes à haut rendement, il est possible d’atteindre une distance d’un kilomètre entre l’opérateur et le drone. De plus, le Skycontroller est plus qu’une simple télécommande car il embarque le même type de composant que ce que l’on trouve dans un smartphone. Le matériel s’articule autour d’un soc ARM (Cortex A9) cadencé à 800MHz qui permet d’exécuter Android 4.2. Attention, ce dernier est bridé, vous n’aurez donc accès à aucun launcher conventionnel, l’OS sert uniquement à exécuter l’application Freeflight. Ce petit ordinateur embarqué permet donc de fonctionner en autonomie sans tablette ou smartphone associé mais se destine surtout à gérer les périphériques et la connectique. En effet, on retrouve une sortie HDMI qui permet de connecter un petit moniteur ou mieux des lunettes LCD comme le Personal 3D Viewer de Sony pour le vol en immersion. Parrot a même fait la démonstration avec un prototype de l’Occulus Rift implémentant un système dit de “Headtracking” qui permet de capter les mouvements de la tête du pilote pour orienter naturellement le cadrage de la caméra embarquée du Bebop. Malheureusement, le développement est pour l’instant suspendu et le DK2 est incompatible, gare à ne pas investir tout de suite. Sans aucun doute, le Skycontroller est très séduisant tant au niveau des performances que de son look qui vous met face à une vrai station de contrôle au sol vraiment massive. En réalité, le Skycontroller est très imposant voir beaucoup trop. Alors que le Bebop est aussi compact que léger et qu’il peut aisément être glissé dans un sac à dos pour partir en rando, le Skycontroller à contrario demandera une mallette de transport encombrante. Avec plus de 1,5 kilo sur la balance auquel il faudra ajouter le poids de la tablette, le skycontroller apparaît comme un non sens par rapport à la philosophie du Bebop. L’envergure de cette télécommande ne serait certainement pas un problème si elle accompagnait un hexacoptère voir un octocoptère type DJI S1000 mais couplée à un Bebop, elle fait perdre tout intérêt d’avoir un drone de petite taille.
La connectique du Skycontroller: on aime la présence de connecteur d’antenne permettant de facilement remplacer celle d’origine par un autre modèle. Le Skycontroller est livré avec un pare soleil permettant de mieux voir l’écran en extérieur.
De plus, le pack Skycontroller coûte 900€, soit un surcout de 400€ par rapport au Bebop seul. Un placement tarifaire difficilement compréhensible car cela en fait la radio commande grand publique, la plus chère du marché mais aussi l’une des moins complète et moins polyvalente. En effet, wifi oblige, il n’est pas possible de l’utiliser comme radio commande universelle pour d’autres modèles de drones ou autres aéromodèles classique (hélico, avions…) comme c’est habituellement le cas avec les radio commandes. De plus, la plupart des télécommandes embarquent des écrans ou afficheurs LCD basique pour indiquer le niveau de batterie ou les info de télémétrique. Malheureusement dans le cas du Skycontroller, sans tablette vous n’aurez accès à aucun affichage, ce qui limite grandement l’intérêt de l’ordinateur embarqué. Ce mini PC ARM est animé par une puce dont la conception remonte à 2011 et dont le prix aujourd’hui n’est plus très élevé ce qui ne peut donc pas justifier le tarif du Skycontroller. Si vous êtes bricoleur, vous pourrez facilement mettre au point à l’aide d’un singleboard computer type Raspberry PI et une carte wifi en USB accompagnée d’antennes à fort gain créer un répéteur wifi reproduisant le fonctionnement du Skycontroller. Quand aux commandes physiques, vous pouvez tout simplement utiliser une manette de jeux type XBOX 360 ou PS3. En effet, même si leur support n’est pas officiel cela fonctionne avec ces dernières ainsi que les contrôleurs bluetooth ou encore la console nvidia shield. Henri Seydoux, PDG de Parrot, lors de la conférence LeWeb 2014 en a fait la démonstration, le support officiel devrait donc arriver dans les mois à venir même si Parrot ne communique pas dessus. (actuellement cela fonctionne pour les commandes de pilotages, mais il est impossible de mapper certains boutons comme ceux pour diriger la caméra.)
Ce cliché montre le système de pince pour tenir un périphérique ainsi que le stick pour diriger la caméra.
Ici: une tablette Android accompagnée d’une manette Bluetooth ainsi de deux antennes à fort gain branchée sur un répéteur wifi. Un système Do It Yourself (DIY) bien moins couteux et encombrant que le Skycontroller capable d’offrir la même portée.
Fiche technique du Skycontroller GéolocalisationAntenne GPS intégrée Compatible GlonassConnectivité Prise HDMI pour les lunettes FPV USB : plusieurs usages comme connecter un clavier Micro-USB : pour les mises à jour MCX : Connecteurs coaxiaux pour antennes
Wi-Fi et transmission Courte distance : Point d’accès réseau pour connecter un smartphone ou tablette Longue distance : – Portée du signal vidéo jusqu’à 2 km en champ ouvert – Wi-Fi 802.11n 2,4 et 5 GHz jusqu’à 36dBm – 2 antennes bi-bandes haut rendement MIMO Canaux : de 11 à 13 en 2.4 GHz / de 4 à 8 en 5 GHz
Batterie Même batterie amovible que celle du Bebop 1200mAh / Batterie 20C Li-Po 3 cellules
Temps de charge : entre 60 et 90 min
Processeur Parrot P7 (Cortex A9 / 800MHz) 370 x 230 x 190mm Poids 1550 g, pare-soleil inclus |
Législation et marketing: une difficile cohabitation
Ci-dessous une capture d’écran tirée du site officiel de Parrot
En France, les règles imposées par l’ARCEP en matière de radio communication sont très strictes. La puissance d’émission Wi-Fi ne doit pas dépasser en PIRE, les 100 mW (20 dBm) pour la bande des 2 400 à 2 454 Mhz (canaux 1 à 7) en intérieur ou extérieur, de 2 454 à 2483.5 Mhz 100 mW (canaux 8 à 13) en intérieur et 10 mW (10 dBm) en extérieur.
Qu’est ce que le PIRE?
Il s’agit de la puissance isotrope rayonnée équivalente, plus elle est élevée plus la portée du Wi-Fi est importante. Elle se calcule en fonction de la puissance électrique appliquée à l’antenne cumulée au gain de l’antenne qui s’exprime en décibel isotrope [dBi].
PIRE [dBm] = Puissance de transmission [dBm] – Pertes dans les câbles et connecteurs [dB] + Gain de l’antenne [dBi]
L’unité dBm est une abréviation du rapport de puissance en décibels (dB) entre la puissance mesurée et un milliwatt (mW).
Pour présenter le Bebop sous son meilleur jour et annoncer des chiffres impressionnant tel que les 2 km de portée du Skycontroller, le service marketing de Parrot a fait un choix discutable celui d’afficher les portées maximales réalisable d’un point de vue matériel. En effet, avec la puissance d’émission du Bebop configurée sur 26dBm et celle du Skycontroller sur 36dBm, on atteint une portée plus que convenable. Seulement ces valeurs dépassent allègrement les 20 dBm imposées par la législation Française. Dans la pratique, la portée réelle du Skycontroller sera donc deux fois moindre que celle affichée dans le communiqué de presse et les différents supports de com Parrot, une fois les réglages positionnés sur la zone géographique de l’hexagone. (il suffit de changer le pays dans un menu déroulant de l’application pour faire varier la puissance du Wifi). Certains clients mal renseignés risquent donc d’être déçu. Cependant, il faut relativiser puisqu’avec seulement 10 minutes d’autonomie, mieux vaut garder le Bebop a proximité pour le récupérer facilement une fois la batterie déchargée. De plus, il faut le rappeler la réglementation française ne permet pas de faire évoluer son drone au-delà de la vue directe même lors de vol en immersion. En effet, lors d’une séance de vol en FPV, la DGAC impose que deux personnes soient capables de piloter l’aéronef, dont une qui vole à vue. C’est cette dernière qui doit reprendre la main sur le drone en cas de défaillance du retour vidéo. On regrettera que Parrot est mis six mois avant de proposer à ses clients une mise à jour permettant de voler en conformité avec la loi… C’est regrettable d’autant que cela ne vaut que pour les possesseurs d’un Skycontroller, les personnes usant d’un casque avec un smartphone (comme le Google Card Board) pour le FPV ne bénéficie pas de cette possibilité.
Alors finalement, a t-on réellement besoin d’une portée d’un kilomètre? Oui, car cette distance est très théorique. Dans les faits la portée peut chuter de manière drastique. En effet, dans certains scénarios de vol, cumulant plusieurs problématiques comme la présence d’obstacles naturels tel que des arbres et un environnement chargé en onde radio (ex: canaux wifi saturés en raison d’un grand nombre de réseaux sans fil à proximité), la portée peut tomber à 200 mètres. De plus dans ces conditions, le retour vidéo va être perturbé ce qui va se traduire par un retard dans l’affichage et même une latence dans l’exécution des commandes. Si vous optez pour le pack complet Bebop + Skycontroller vendu pour 900€, il faudra donc bien prendre en considération que dans cette gamme de prix, on trouve des concurrents offrant des appareils certes plus encombrant mais avec une autonomie doublée et doté d’une caméra au rendu plus soigné que celui du Bebop.
Freeflight V3: l’application pour piloter
L’interface de l’application sur laquelle on retrouve la vitesse, la distance, l’état de la batterie et du signal GPS mais aussi les boutons pour déclencher la prise d’images ou encore les figures aérienne.
Freeflight c’est le non de l’application qui permet de piloter le Bebop mais aussi de profiter du retour de la vidéo embarquée en live. Elle sert également au calibrage des capteurs du Bebop, si le magnotomètre n’a pas besoin d’être ra-calibré à chaque vol, il est en revanche nécessaire d’étalonner la ligne d’horizon artificielle avant chaque décollage, pour cela une simple pression sur le bouton “flat trim” sur l’interface suffit. Problème en plein milieu d’un champs, difficile de trouver un sol parfaitement plane pour cet équilibrage et sans ce dernier le Bebop aura tendance à dériver et ne pas être capable de garder une position stationnaire. Les possibilités offertent dans Freeflight sont nombreuses, on appréciera par exemple la présence d’options tel qu un mode inter-valomètre (Timelapse) bien pratique : il déclenche la prise de photos selon un intervale régulier que vous aurez défini au préalable (toutes les 10 secondes minimum). Ce qui permet de vous concentrer sur le pilotage ce qui n’est pas un mal car l’interface est chargée. Entre les manches virtueles, le bouton décollage, le bouton d’arrêt d’urgence qui coupe instantanément les moteurs, le bouton pour déclencher la prise de photos/vidéo, il ne reste pas beaucoup d’espace pour glisser les doigts pour diriger la caméra. Par conséquent, il est recommandé d’utiliser une tablette dont la surface d’affichage plus généreuse que celle d’un smartphone permettra de piloter en minimisant les risques d’appuyer par erreur sur un bouton (exemple l’arrêt d’urgence qui se déclenche facilement par inadvertance et peut provoquer un crash du Bebop quelque soit sa hauteur de vol) . Au rayon crash justement, l’application a tendance à planter régulièrement sur iOS, et même très souvent sous Android (notamment lorsqu’on tente de récupérer des vidéos volumineuse, le transfert par le réseau sans fil à tendance à échouer). Les plantages ne sont pas dramatique mais toujours angoissant quand cela arrive en plein vol d’autant que certaines fois, la resynchro avec le drone ne fonctionne pas toujours très bien. Au bout de 30 secondes, si la liaison n’est pas rétablie entre Freeflight et le Bebop, ce dernier revient à son point de décollage (il fait son RTH en volant à 10 mètres de haut puis redescend à environ deux mètres du sol pour faire un stationnaire en attendant que la liaison wifi soit rétablie). Si votre appli plante complètement, pas d’inquiétude le Bebop vient se poser tout seul quand il ne reste plus de batterie. Une fonction très sécurisante quand elle fonctionne. Pour effectuer son retour, le Bebop utilise son GPS mais il arrive que la géolocalisation ne soit pas très précise et que le bebop décide de partir à l’opposé de son pilote. Globalement cette option de retour automatique qui peut être déclenchée à la demande fonctionne relativement bien mais il pourra vous arriver de voir filer votre drone droit dans un obstacle ce qui vous donnera quelques sueurs froides. A noter qu’en 2014, Parrot pour ne pas louper la période Nöel, a fait un lancement précipité puisque toutes les options indiquées dans ses spots de pub et même directement sur la boite du Bebop n’étaient pas prête. Par exemple, la télémétrie permettant de connaître la distance et la différence d’altitude entre l’opérateur et le Bebop n’était pas présente, il a fallu attendre deux mois une mise à jour. De même pour Flight Plan, la fonction de programmation de vols automatisés qui à mit 11mois avant d’enfin arriver dans Freeflight V3 sous la forme d’un achat in-app à 20€. De plus, l’interface de l’application propose trois modes de pilotage au nom peu explicite. Vous pouvez soit utiliser le gyro de votre tablette pour diriger le drone, soit utiliser des sticks virtuels comme avec un appareil radio commandé classique. Bien que cela ne soit pas celui proposé par défaut, celui ci est véritablement le plus intuitif à utiliser. On regrettera également le fait que la version de Freeflight disponible dans le store de Microsoft ne soit pas fonctionnelle, ni sur Windows, ni Windows Phone. L’application est également capable de remonter un diagnostique sur l’état du bebop comme par exemple indiquer qu’une phase d’un moteur est déconnectée.
Le Bebop : premier contact
Le nez en EPP est retenu par deux vis ainsi que des points de colles qu’il faudra découper soigneusement en cas de démontage ce qui ne facilite pas les réparations.
Lors du déballage, le Bebop respire la qualité, les finissions semblent bonnes, son design flatte l’oeil, l’aspect et les matériaux inspirent confiance, même le nez de l’appareil en EPP (polypropylène expansé) dont l’aspect est le même que le polystyrène ne donne pas un look cheap. On dit souvent que la première impression est la bonne. Malheureusement, le Bebop est l’exception qui confirme la règle. Dès lors qu’on prend les batteries en main on s’étonne de petits détails qui font déchanter. On glisse la batterie dans le chargeur, les petits ergots de plastique laissent supposer que cette dernière va se clipser solidement sur le socle. Perdu! La batterie tient mollement emboîtée dans le chargeur ce n’est pas dramatique mais écorne la perception de qualité ressentie à l’ouverture de la boite.
Cette photo montre que l’ajustement de la batterie sur le chargeur n’est pas précis
Plus dérangeant, l’impression d’avoir un produit mal fini se répète au moment d’insérer la batterie dans le Bebop lui-même. Première difficulté, il faut aller récupérer le connecteur de batterie camouflé sous le carénage en tirant sur une petite boucle de fil. Rien de compliqué, mais le drone est livré sans mode d’emploi… dans la boite un simple guide de démarrage rapide pas du tout explicite. Du coup, au début on hésite ne sachant pas vraiment s’il faut tirer puis finalement on extirpe le connecteur (attention à ne pas être trop ferme, certaines personnes ont cassés la connectique qui refusait de sortir…) Le fil électrique qui relie le connecteur d’alimentation à l’électronique de bord est particulièrement court ne rendant pas la connexion de la batterie franchement aisé. Qu’importe, avec l’habitude brancher la batterie ne pose pas vraiment de problèmes… En revanche même après quelques vols il y a quelque chose auquel on se fait difficilement c’est le positionnement de la batterie. En effet, elle ne se clipse pas plus dans le Bebop que dans le chargeur. Là encore, les ergots ne servent que de guide pour positionner la batterie sur le dos du Bebop. Seul un petit scratch sert pour bloquer la batterie dans son logement… C’est regrettable car on attendait un système mieux pensé pour un drone à 500€. D’autant que certaines batteries chinoise deux fois moins chère que celle d’origine tiennent mieux en place grâce aux petits clips. Dans le modélisme traditionnel, maintenir une LiPo avec un scratch est quelque chose d’habituel sauf que dans le cas du Bebop par sécurité, Parrot utilise un format de batterie propriétaire enchâssé dans une coque de plastique rigide qui aurait pu avoir un véritable système de fixation simple et sécurisé comme cela existe chez DJI nottamment. A ce stade avant même le premier décollage, on ressent une petite déception sur la conception du Bebop. Mais passons, l’important est le fun procuré par la machine en vol. On presse alors le bouton de mise sous tension, la led verte s’allume, on voit le Bebop faire un auto test rassurant sur les quatre moteurs…. On entend ensuite quatre petits bip indiquant que tout est en ordre! Mais soudain se fait entendre un bruit de soufflerie très strident alors que les quatre rotors sont encore arrêtés. Surprise, on découvre un ventilateur interne destiné à refroidir le SOC et ses GPU chargés de faire la correction d’image, le contrôleur de vol et sa centrale inertielle… Une vrai machinerie qui chauffe grandement! Et oui, la mention « Caution Hot » sur le flanc du Bebop n’est pas là pour la déco. Étonnant à l’heure ou les PC les plus puissant acceptent le refroidissement passif ou tout au pire un ventilateur thermo régulé. Sur le Bebop, ventilateur de tout petit diamètre oblige, les pales tournent à fond émettant un son strident… Qu’il faudra supporter au moment de vider la mémoire interne du Bebop pour récupérer vos photos et vidéos via le port USB. Finalement ce ne sont que des détails mais au vu du budget consenti pour acquérir le petit bijou de Parrot, l’acheteur risque d’être légèrement déçu lors de la première mise en service.
Sur cette photo du ventilateur interne, on voit qu’une des pales à souffert après avoir été compressé entre le châssis et l’électronique du Bebop.
Au moment de mettre en place la batterie pour un serrage correcte du scratch, l’utilisateur est amené à presser le dessus du Bebop, ce qui a pour effet d’écraser les silent bloc. En vol, ces petites pièces en matériaux caoutchouteux souples sont chargés d’absorber les vibrations générés par les quatre rotors et éviter de les répercuter dans le châssis supportant l’électronique et la caméra. Seulement, le bruyant ventilateur interne est justement situé entre les deux parties du Bebop solidarisées par les silent block et si vous vérifier le serrage de la batterie alors que le Bebop est déjà allumé, la compression exercée va pincer le ventilateur qui va alors se retrouver bloqué en émettant un bruit de plastique peu engageant! On aurait aimé, voir dans la notice un avertissement sur cette manipulation à ne surtout pas faire. Mais passons sur les détails pour nous intéresser à l’essentiel: place au vol.
Oh joie! Voler avec le Bebop est un vrai plaisir pour un débutant. Le mini drone de Parrot est rassurant de par sa stabilité. Avec ses options vous pouvez brider le Bebop sur tous les axes:
– limiter l’inclinaison max vers l’avant ou l’arrière pour éviter de prendre trop de vitesse
– Vitesse de rotation : Cette fonction vous permet de modifier la vitesse de lacet du Bebop. (très pratique pour faire une vidéo panoramique en tournant lentement)
– Vitesse verticale : Cette fonction permet de régler la vitesse de montée et descente du drone.
Tout simplement génial! Le pilote est accompagné dans sa progression et peut débrider le Bebop une fois la dextérité acquise au fil des vols. Toutefois, il faut se montrer prudent, dans le firmware actuel, Parrot a implémenté une curieuse sécurité, si le Bebop passe un angle d’environ 50°, les quatre moteurs se coupent et c’est la chute. Avec 400 grammes sur la balance, une simple rafale peut faire prendre dangereusement de l’angle au Bebop et par conséquent déclencher la sécurité. De nombreux clients ont vu leur drone s’écraser.
Le Bebop est-il solide?
Sur cette capture d’écran issu d’une vidéo promotionelle du Bebop, on voit clairement qu’il manque un patin en caoutchouc , un pièce qui se perd plus facilement qu’elle ne devrait; A droite, le circuit de l’antenne Wifi qui a tendance à se déclipser lors des atterrissages sur une surface dur
Le Bebop est relativement solide et supporte bien les petits chocs et les atterrissages un peu rude. C’est vraiment un point fort! Attention cela ne veut pas dire qu’il est indestructible, on perd facilement les patins sous les pieds, les antennes wifi ont tendance à se décrocher un peu trop facilement. Plus embêtant l’objectif n’est absolument pas protégé et par conséquent très vulnérable… Donc il faut être très méfiant et méticuleux car la lentille est solidaire de la caméra. En cas de rayures, voir de casse, il sera nécessaire de remplacer intégralement la caméra, une pièce facturée 150€ dans la boutique de Parrot. Si le côté compact du Bebop est un gros avantage pour le transport, sur le terrain cela pose de petits inconvénients. Le Bebop est court sur patte, même posé dans une belle pelouse bien tondue, il aura le nez dans l’herbe, les brins lui chatouilleront la lentille… gare au petites branches à l’atterrissage ça risque de frotter. Quand aux carènes bien pratique en intérieur et rassurantes en extérieur pour les premiers vols, elles sont pratique car elles se clipsent facilement… mais se déboîtent aussi aisément en cas de choc! Du coup, en intérieur mieux vaut éviter de toucher un mur, sinon les deux carènes sautent, les hélices touchent l’obstacle, les moteurs rencontrant une résistance par sécurité se coupent immédiatement… le Bebop tombe comme une pierre au sol! On regrettera que Parrot ne propose pas un accessoire venant se positionner devant l’objectif pour protéger ce dernier comme cela ce fait avec les caméras sportives ou le caisson dispose d’une lentille protectrice se superposant à l’objectif.
Les hélices du Bebop sont des modèles tripales en polycarbonate qui favorise la portance. Il semblerait donc que Parrot est privilégié le bruit réduit, la stabilité et l’autonomie en vol. En effet, des modèle bi-pales auraient offert plus de nervosité mais le bebop n’est de toute façon pas taillé pour les courses de “low riding” qui font fureur en ce moment chez les amateurs de drones (certaines vidéos sur le net rappellent furieusement les courses de pod dans Starwars). Sachez également que les hélices se démontent facilement grâce à un petit outil fournit par Parrot, pratique sur le terrain en cas de casse, vous pouvez redécoller tout de suite en cas de casse (à condition bien sur d’avoir pensé à prendre des jeux d’hélices d’avance)
L’impression 3D au secours du bebop
Une belle communauté s’est formée au tour du Bebop et de nombreux acheteurs s’entraident en prodiguant des conseils d’utilisations et d’entretiens. Certains vont plus loin en proposant les plans de pièces à imprimer: un capuchon protégeant le contour de l’objectif, des quarters de protections pour les hélices, des pieds rehaussés… Autant de bonnes idées pour combler les défauts de conception du Bebop et qui montrent que l’impression 3D touche de plus en plus le grand public et plus simplement les sociétés spécialisées dans le prototypage rapide.
Les problèmes matériel persistent
Parrot au fil des mois s’est attiré la foudre de ses clients à cause de la lenteur de la diffusion des mises à jour. Les corrections et améliorations sont arrivées au compte goûte (quelques semaines pour fiabiliser l’altimètre, quelques mois pour améliorer le fix GPS, 2 mois d’attente pour l’introduction de la télémétrie, 6 mois pour la gestion de la double commande, 11 mois pour le waypoint…) Le Bebop un an après son lancement est presque totalement opérationnel… Presque car il subsiste quelques problèmes. Notamment avec la caméra verticale qui sert d’assistance au pilotage prêt du sol. Dans certaines conditions, cette dernière provoque des instabilités (quand le sol est trop uniforme ou reflète trop de lumière (ex: l’eau et la neige) A contrario, une luminosité trop faible entraînera un comportement du Bebop risquant de le rendre incontrôlable. On s’étonne d’une telle chose alors même que l’A.R Drone 2 était capable d’émettre une alerte dans Freeflight 2 pour indiquer au pilote qu’il faisait trop sombre pour voler et que cela présentait un risque. De plus, le Bebop est photo sensible et lors de variation de luminosité (passe d’une zone ombragé au soleil) le Bebop fait le yoyo. Il monte et descend de plusieurs mètres . Une simple solution DIY permet de corriger le problème… il suffit de peindre en noir l’intérieur du nez pour ne plus souffrir du problème. On imagine que parrot corrigera ce problème avec le Bebop 2 qui devrait sortir d’ici la fin de l’année.
Le Bebop pour qui et pour quel usage?
Pour bien comprendre le positionnement du Bebop par rapport à ses concurrents, j’aime utiliser une analogie par rapport au monde de la photographie. Un appareil photo numérique type réflex permet de réaliser des clichés de très grande qualité mais pour de nombreux utilisateurs ça n’en fera pas pour autant un appareil de choix: trop complexe à utiliser, trop encombrant, trop coûteux… Autant d’inconvénients qui font que le plus souvent le grand public préfère opter pour un appareil photo numérique type compact. En résumé, le Bebop est au drone ce que l’appareil photo compact est à la photographie. A savoir, un petit engin facile à prendre en main robuste et polyvalent. Il est capable de faire des photos de qualité tout à fait honorable, des vidéos admirablement stabilisées sans nacelle (le fait d’être dépourvu de ce type de mécanique le rend aussi beaucoup moins fragile). Les réglages sont suffisamment nombreux pour répondre à tous les besoins d’un pilote amateur. Sans être une machine pensée pour la voltige intense ou profilée pour le FPV nerveux, le Bebop permet tout de même de s’y adonner. Le Bebop est le mini drone idéal pour apprendre à piloter tranquillement en profitant de l’aide très efficace des nombreux capteurs embarqués. Comme tout appareil polyvalent, le Bebop ne peut pas être excellent sur tous les points et il faudra donc accepter certains défauts (majeurs et nombreux?).
Par exemple, l’inconvénient de la stabilisation numérique est qu’elle introduit un léger flou dans l’image (particulièrement quand on cadre dans chaque extrémité haut/bas et gauche/droite). Bien que d’un point de vue colorimétrie le Bebop est un rendu naturel agréable, il est loin d’afficher le piqué des caméras sportives de type Gopro. Parmi les choses étonnantes avec le Bebop n’est pas à la norme UMS (USB Mass Storage) c’est à dire qu’il n’est pas détecté comme un périphérique de stockage de masse comme les clé USB ou les disques durs externes. Le Bebop utilise le MTP (Media Transfer Protocol) ce qui peut être contraignant pour les utilisateurs de Mac OS ou Linux qui devront installer un logiciel pour accéder à la mémoire du Bebop (non fournit par Parrot). Côté logiciel, Parrot n’est pas très généreux, alors que les spécialistes des caméras d’actions proposent des logiciels d’édition vidéo simple mais gratuit tel que GoPro avec son GoPro Studio ou encore Garmin avec son excellent Virb Edit qui permet d’ajouter en incrustation les données télémétrique sur un montage vidéo, le constructeur du Bebop fait l’impasse. Etonnant car par le passé, l’AR.Drone Academy permettait d’enregistrer les données de vol telles que l’altitude, la vitesse ou encore la durée de vol puis de visualiser les vidéos enrichies de données de vols. Dommage, dotant que toutes ces données sont enregistrées dans un fichier PUD qui peut être récupéré via FTP sur le Bebop. Grâce à Christophe Minguet un développeur Français, vous pouvez même exploiter ce fichier en le convertissant au format GPX (compatible avec Virb Edit) ou KML pour visualiser vos vols en 3D sur Google Earth
Parmi, les défauts du Bebop on regrettera également l’absence total de sécurité, le système embarqué n’est protégé par aucun mot de passe, dès la connexion vous avez un accès root sous Linux. La connexion Wifi n’est pas non plus protégée. Ce qui est très problématique puisqu’en cas de perte de connexion wifi, si une personne se trouve à proximité et se reconnecte avant son pilote légitime, il peut détourner le Bebop. Pire encore, certains outils tels que Skyjack permettent de forcer la déconnexion du pilote principale pour lui piquer son drone en plein vol. D’autre part, de plus en plus de chercheur en informatique font des démonstrations sur des appareils Parrot de la possibilité de créer des malware pour ces drones qui sont tout simplement de petits ordinateurs volant.
Cependant, les points négatifs se font presque oublier une fois le Bebop en main. Son côté compact, le rend facile à emmener partout, il est agréable à utiliser et surtout répond vraiment bien à l’usage pour lequel il a été pensé. Véritable « Flycam », le Bebop tant par son design que son ergonomie fait penser à une action cam auquel on aurait greffé deux paires d’hélices. Une vrai petite paluche volante, prête à décoller pour un petit shooting photo/vidéo… incroyablement stable en stationnaire ou en translation, on oublie vite le pilotage pour se concentrer sur le cadrage du sujet… Un vrai plaisir!
Les plus:
– le traitement vidéo embarquée qui atténue très efficacement les vibrations et corrige la déformation fisheye.
– le faible encombrement
– le pilotage assisté par la centrale inertielle bardé de capteurs. Particulièrement efficace et rassurant pour les pilotes débutants.
– les nombreux réglages pour limiter l’altitude, la vitesse, l’inclinaison
Les moins:
– L’autonomie un peu juste
– la latence du Wifi qui engendre un petit décalage entre l’ordre de manœuvre envoyé et l’exécution par le drone.
– le léger lag dans le retour vidéo qui le destine surtout à une fonction de cadrage plutôt qu’un outil de pilotage pour le FPV.
– la qualité d’image en retrait par rapport aux actions cam type GoPro particulièrement en basse lumière.
– Le Skycontroller: de part son prix, c’est certainement l’une des télécommandes les plus encombrante et plus chére du marché (grand publique) et peut être une des moins complète, aucun écran intégré pour afficher la télémétrie… (de plus du fait de l’utilisation du Wifi, le Skycontroller ne peut servir de radio commande pour d’autres modèles que le Bebop)
– le ventilateur interne bruyant et surtout qui se bloque quand les silent bloc sont écrasés.
– Le protocole MTP utilisé pour l’USB
– La mémoire interne ne peut être auto alimentée par l’USB. Quand on décharge le contenu (photos/vidéo), il faut obligatoirement mettre une batterie.
– l’application Freeflight qui manque de stabilité et présente certains défauts d’ergonomie
– Pas de logiciel de montage vidéo fournit.
– l’absence de sécurité au niveau du système et du wifi
– Parrot à oublié les utilisateurs de Windows. Freeflight n’est plus maintenu sur cet OS
– Effet d’annonce sur le côté Open Source: bien que le Bebop tourne sous Linux et le Skycontroller sous Android, aucun code source n’est disponible et le SDK pendant longtemps n’a pas été exploitable faute de documentation et d’exemple exploitable.
Superbe test très complet et très bien détaillé! Après de multiples recherches sur le net avant l’acquisition de ce beau joujou j’avais réussi à glaner pas mal d’informations, mais le principal et même plus sont définis dans ce test! Par ex je ne savais pas pour le pb de ventilation du CPU/GPU qu’il pouvait s’abimer même si en y regardant de plus près c’est logique… Je viens tout juste d ‘avoir un bebop 1 (dommage à 2 semaines près du 2…) mais du peu que j’ai essayé j’en suis ravi (hormis l’autonomie et la qualité d’image moyenne (surtout ce flou sur les cotés et le manque de piqué et de définition malgré un 1080p pas très bien assumé). Ca reste convenable pour la vidéo mais j’attendais un peu mieux, dommage (du 60fps aurait été top, pas trop pour la taille des fichiers mais le rendu aurait été meilleur). Pour le wifi il est possible de mettre un mot de passe, mais cela joue-t-il sur la qualité de réception voire la portée? Sinon j’utilise un iPad air avec une manette Mad Catz C.T.R.L.I et l’application non officielle de Patrick Goettert (Controller for Bebop: 6,99€ sur applestore) qui fonctionne très bien (english only!) sans avoir besoin de jailbreaker son iDevice. J’attends mon répéteur wifi NETGEAR pour améliorer sensiblement la qualité du retour vidéo (grosse déception de ce coté avec juste l’iPad, c’est pixelisé et ça lag assez rapidement j’ai trouvé) et la portée du wifi pour contrôler son drone. Toutes ses petites astuces bien pratiques et presque obligatoires pour ce magnifique petit drone sont disponibles sur GeekMag, la meilleure source d’information sur ce drone que je connaisse avec le forum officiel! Merci bcp pour toutes ces infos et ton site! 🙂
Merci beaucoup pour ton commentaire qui fait extrêmement plaisir à lire.
Tout à fait de ton avis sur le 60fps ça aurait été très bienvenue.
Pour le wifi c’était possible avec les anciens firmware de mettre un mot de passe (je n’ai pas ré-essayé sur les derniers) mais si d’un côté on gagnait en sécurisant la connexion, on perdait en qualité de connexion (latence supérieure)
Je serais ravis de publier un test du couple manette Mad Catz C.T.R.L.I + app non officiel. Est ce que tu serais Ok pour m’envoyer des photos de la manette avec iPhone / iPad à côté avec l’application lancée (+ capture d’écran, il y a un mode split screen non?)
bonjour, j’aimerai savoir comment s’en procuré un et a quel prix?
kevine ifonde de kinshasa