Parrot depuis des années innove en rendant accessible au grand publique des appareils qui pendant des décennies étaient réservés à des initiés issu du monde du modélisme. En effet, le tour de force de Parrot est de réussir à livrer des aéronefs qui sont non seulement des RTF (Ready To Fly), c’est à dire des appareils prêt à voler, entièrement montés dans lesquels il suffit de mettre la batterie mais surtout bardés d’électronique qui se charge de stabiliser le vol. En effet, le pilote n’a plus vraiment besoin de notion de pilotage aéronautique, plus de longue phase d’apprentissage fastidieux… L’opérateur aux commandes finalement se contente de donner des directions (ce qui souvent fait grincer des dents les puristes accro à la radio commande de longue date)… La radio commande (RC) justement, il n’y en a plus vraiment avec les drones Parrot qui ont tous en commun de se piloter via smartphone/tablette grâce à la connectivité Wifi (voir BT pour les petits modèles)… Une rupture totale donc avec les modèles RC traditionnel. Le nouveau drone de Parrot reprend donc tout ces avantages mais cette fois, ce n’est plus un quadcopter mais une aile volante.
Son nom le Disco dont le design reprend les lignes du Bebop 2. Son look donne l’impression que le corps du Bebop aurait été gardé puis adapter de manière à remplacer les rotors par une voilure fixe. L’esthétique de cette aile volante est donc une réussite. Le Disco partage en fait bien plus que son look avec le Bebop, il reprend en fait même certains de ses composant électronique. Ainsi, on retrouve la caméra et son capteur 14 mégapixels stabilisé numériquement sur trois axes qui équipe déjà le drone Bebop 2. Le rendu devrait donc être très similaire (cf test qualité d’image ici) et les possibilité équivalente: prises de photo et de vidéo HD tout en bénéficiant d’un retour vidéo en direct pour le vol en immersion (FPV) qui pourra monter jusqu’à 720p.
Parrot travail sur cet appareil depuis 2 ans et devrait commercialiser ce nouveau modèle d’ici septembre pour 1299 €. Qu’est ce qui justifie ce tarif elevé? La présence du nouveau Skycontroller 2 et du masque Cockpitglasses.
Parrot n’est pas à son coup d’essai en matière d’aile volante, en effet le constructeur Français propose déjà au professionnel l’eBee via sa filiale Sensefly depuis 2012. Vous remarquerez que le profil est relativement similaire avec son hélice en position arrière. Le défis pour les ingénieurs de Parrot avec le Disco était donc de proposer un aéronef aussi simple à prendre en main que les multi-rotors de la marque. Un vrai casse tête car ici pas question de pouvoir faire un stationnaire rassurant en cas de problème puisque ce nouvel aéronef file jusqu’à 80 Km/H (peut descendre à 18 km/h, en dessous l’aile décroche) . Parrot annonce qu’ il faudra disposer d’environ 30 mètres de champ libre pour que l’aile puisse tourner sur elle-même. Pour les amateurs de longue distance, sachez que la portance et le poids réduit du Disco qui se limite à environ 750 grammes en ordre de vol avec sa batterie Lipo qui lui permettra de rester 45 minutes en vol grâce à sa batterie de 2700 mAh… Ce qui promet de pouvoir faire de superbes images qui saurront enregistrées sur une mémoire de stockage de 32 Go. L’aile présente une envergure compacte (115 x 58 mm) et se démonte pour le transport. Le corps en EPP est rigidfié grâce à des tubes de carbone.
Comme toutes les ailes volantes, le Disco pour décoller doit être lancée à la main. Ce qui nécessite généralement d’avoir le bon coup de main. Mais Parrot encore une fois assiste ici le pilote puisque l’aile volante prend toute seule de l’altitude, puis tourne dans le ciel jusqu’à que vous en preniez le contrôle. Vous aurez juste à vous assurer que vous avez un bel libre devant vous 😉
L’aile grimpe jusqu’à 50 mètres de hauteur, avant de réaliser des cercles de 30 mètres de diamètres en attendant que vous posiez les mains sur les manches.
En dépit des contraintes inhérentes à une voilure fixe, Parrot à réussi à rendre son aile aisément pilotable grâce à un contrôleur de vol nommé C.H.U.C K (Control Hub & Universal Computer for Kit). Ce dernier recueil toutes les info des différents capteurs: accéléromètre, gyroscope, magnétomètre, baromètre, Tube Pitot (mesure de la vitesse par rapport à l’air), module GNSS (GPS + GLONASS), caméra verticale et sonar à ultra son… De manière à pouvoir assister un maximum le pilote en maintenant automatiquement le cap, l’altitude et la vitesse du vol. En fonction de vos aptitudes de pilote, vous pouvez choisir entre différents modes de pilotage et d’assistance. Par conséquent si une aile volante traditionnel est difficile à prendre en main pour un néophyte, ce n’est pas le cas du Disco. Avec ce dernier, vous ne pilotez pas tout à fait, pousser les manches donne en fait surtout des indications que le Disco va interpréter. Vous poussez le stick pour monter, cela va mixer automatiquement la commande pour augmenter le régime moteur et actionner la profondeur. Le principe est le même pour toutes les actions, vous donnez l’indication de virer à gauche, l’autopilote va se charger de limiter l’inclinaison tout en augmentant la vitesse de rotation de l’hélice pour compenser la perte de portance quand l’aile s’incline. Pour les phases délicate comme le décollage qui se fait d’un lancé de la main, tout est automatisé. Vous avez juste, à appuyer sur “Take Off” , le moteur monte en régime, vous lâchez face au vent et l’aile prend toute seule de la hauteur avant de se mettre en mode “Loiter”, autrement dit elle flâne dans les airs en décrivant un orbite d’une trentaine de mètres au dessus de son point de décollage jusqu’à ce que vous preniez les commandes.
Le Disco est un vrai bijou technologique qui offre tous les raffinements que l’on attend d’un drone grand public de la marque Française, qu’il s’agisse du pilotage à distance (FPV), du retour automatique près du pilote en cas de perte du signal radio (RTH) ou du suivi d’un plan de vol défini à l’avance par waypoint GPS via l’achat in-app Flightplan.
A noter que la délicate phase d’atterrissage est également géré de façon automatique, avec une inversion de la poussée et une descente en rotation pour éviter la casse. Classe non?
Cette nouvelle aile volante a été mise au point conjointement avec les ingénieurs de senseFly.
Sur ces images on voit le Disco évoluer en Lausanne, en Suisse prêt du Léman ou l’auto-pilote a put être testé.
Même en mode « manuel » et commandé par un opérateur le contrôleur de vol (FC) agit comme une sorte de copilote. En effet, le pilote bénéficie d’un contrôle assisté en permanence : L’ordinateur contrôle le drone, le pilote modifie l’assiette du drone à loisir, sans risque d’effectuer une fausse manœuvre ou un décrochage. Ce nouveau drone propose un mode « Loiter » qu’on peut activer pour tourner en orbite autour d’un point d’intérêt.
Skycontroller V2 et RC classique
La sortie du Disco est également l’occasion pour Parrot de dévoiler le nouveau Skycontroller 2 qui sera non seulement le contrôleur par défaut du Disco mais qui sera en plus compatible avec le Bebop. Vous pourrez acheter le pack FPV comprenant le Cockpitglasses + Skycontroller 2 pour 349€ (ou le pack Bebop FPV complet pour 699€)
Parrot à enfin écouté ses clients en sortant enfin une commande de taille raisonnable et qui ne pèse plus que 500 grammes contre 1,6Kg pour l’ancien modèle. Grâce à la connectivité sans fil (norme wifi MIMO), vous obtiendrez une portée jusqu’à 2 km. La commande au format à mi chemin entre la manette XBOX et la RC traditionnelle dispose bien entendu d’un support apte à accueillir un smartphone ou tablette qui vous donnerons accès aux nombreux réglages.
Le Skycontroller 2 est entièrement paramétrable, vous pouvez modifier selon votre besoin les fonctions assignées aux touches. Cette nouvelle version fonctionne avec Freeflight Pro en lieu et place de Freeflight 3. Cette version pro, permet de connecter via un câble USB votre smartphone au Skycontroller pour réduire la latence vidéo (sur l’ancienne version, la communication se faisait en wifi ce qui engendrait un lag dans le retour vidéo plus que gênant pour un pilotage a grande vitesse). Vous trouverez mon vidéo test du Skycontroller 2 ici.
Cerise sur le gâteau en plus du Sycontroller 2, le Disco sera compatible avec une radiocommande de modélisme standard (6 canaux). Il sera tout de même nécessaire de rajouter un module récepteur compatible à la norme SBus.
Cockpitglasses: le FPV low cost
On notera que le Disco est prêt pour le vol immersif avec un nouvel accessoire: le Cockpitglasses. Il s’agit d’un HMD (Head–mounted display), autrement dit un masque en plastique dans lequel on vient insérer un smartphone qui affichera le retour vidéo du Disco en 72p. Freeflight Pro se chargera d’ajuster l’affichage pour vos yeux (réglage de l’écartement dans les paramètres) et d’incrustrer les données télémétriques: altitude, vitesse, angle de caméra, etc… Il était temps, cela faisant 2 ans que je rêvais que Parrot le propose pour son Bebop (heureusement des dev indépendant avait comblé le manque entre temps)
Pour le vol en immersion, l’utilisateur pourra choisir un mode spécial FPV qui désactive partiellement la stabilisation. Au lieu de maintenir parfaitement l’angle de cadrage fixé, la caméra restera uniquement dans l’axe du nez de l’appareil et se limitera à gommer les petits défauts comme les tremblements. Ce qui permettra au pilote de ressentir les mouvements de l’appareil.. l’effet vomitif en moins 🙂
Le Disco est très séduisant sur le papier, on regrettera simplement l’exposition extrême de la lentille de la camera sur le nez de l’appareil… pas de « canopy bulle » pour protéger des rayures, ni même une sur lentille comme on trouve sur les caissons étanche des GoPro… Dommage c’était déjà le point noir sur les deux générations de Bebop. En effet, malgré la présence des bras des rotors et des pieds, la lentille morflait déjà sur des atterrissages ratés sur les petits quadricoptère Parrot. Alors sur une aile volante qui va venir frotter le sol à atterrissage cela peut faire peur mais avouons le Parrot à fait un excellent travail. L’atterrissage automatique fait des merveilles, l’aile qui gère seul sa descente en contrôlant le moteur et la gouverne. Une fois que les capteurs indiquent la proximité du sol au CHUCK, ce dernier lance une inversion du sens de rotation de l’hélice pour freiner l’aile qui se pose à plat comme parachutée.
Si vous vous posez la question de la distance nécessaire pour faire atterrir l’aile Disco, cette vidéo devrait vous éclairer. L’approche se fait en douceur et le drone se laisse tomber à proximité du sol.
Comment lancer le Disco?
L’autopilote mettant les gaz progressivement, il n’est pas nécessaire lancer avec beaucoup d’élan l’aile volante. Il ne faut pas le saisir par le bout de l’aile sous peine de la décrocher et entrainer un crash. Vidéo exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
D’apres le site Parrot le skycontroller 2 ne pese pas 750 grammes mais 500 grammes
https://www.parrot.com/fr/drones/parrot-disco-fpv#in-the-box
Merci pour la remarque, j’ai fait une coquille en tapant l’article, j’ai mélangé le poid du disco et du Skycontroller 2 😉