Le développement de Nao, le robot humanoïde mise au point par la start-up française : Aldebaran Robotic arrive à un stade très avancé et les choses se précisent de plus en plus. En janvier dernier, Bruno Maisonnier fondateur de la société Aldebaran Robotics annonçait une levée de fonds de 5 millions d’euros destinée au développement de son robot. Grâce à cet argent, le père de Nao espère ainsi que sa société pourra passer « du stade du bureau d’études à celui d’une entreprise industrielle » et ce dernier se montre pour le moment très confiant : « L’appui d’investisseurs de renom tels que CDC Innovation et I-Source Gestion est une excellente validation de nos choix technologiques et du business model de notre entreprise. L’entreprise a franchi des étapes majeures depuis sa création en 2005, et ce financement va nous permettre de renforcer nos équipes par des professionnels chevronnés ainsi que de préparer son lancement grand public l’année prochaine. »
La commercialisation de ce robot intelligent et communicant, haut de 60 cm est donc prévue pour début 2009 à un tarif d’environ 3000 euros. Il reste maintenant à espérer que Nao rencontrera plus de succès que l’Aïbo, le chien robot de Sony dont la production avait été arrêtée pour cause de rentabilité insuffisante. Il faut dire qu’au tarif de 2000 dollars, les acheteurs ne court pas les rues! il faut être un geek fortuné pour craquer pour un toutou électronique !!! A noté, qu’une rumeur laisse entendre que Sony pourrait sortir un nouvel Aibo PS… Mais rien n’a été confirmée officiellement. En revanche, il est certain que Nao a été retenu en tant que nouvelle plateforme officielle de la ligue standard de la Robocup en lieu et place de l’Aibo pour l’édition 2008 qui aura lieu en Chine. Une excellente nouvelle pour l’image de la robotique française puisque la RoboCup est une véritable « coupe du monde de la robotique ». Cette manifestation encourage la recherche en matière d’Intelligence Artificielle (IA) et de mécatronique deux éléments fondamentaux dans le domaine de la robotique. Lors de la RoboCup, les robots se rencontrent pour un match de Football, un sport qui se trouve être un excellent cas d’école. En effet, une fois sur le terrain les petits Nao devront être en mesure de détecter le ballon, d’aller le chercher tout en se repérant sur le terrain. Mais ce n’est pas tout, ces derniers devront être capable d’agir collectivement et d’éviter les obstacles, le tout en complète autonomie (cf règlement complet ici).
Il faut savoir que l’un des principaux but de la RoboCup est d’arriver à créer une équipe de football robotisée capable de battre une équipe de football humaine d’ici 2050. Date à laquelle la robotique devrait sortir du simple contexte industrielle pour se démocratiser au sein des foyers. En effet, il est probable que la robotique connaisse le même essor que la micro-informatique et l’on peut facilement imaginer que d’ici quelques dizaines d’années, on pourra acheter un robot domestique ultra performant pour le prix équivalent à celui d’une voiture. Mais pour le moment, il est encore un peu tôt pour imaginer vivre avec un compagnon androïde tel que Sonny dans le film i-Robot. D’où le choix d’Aldebaran Robotic de créer Nao. Ce petit humanoïde est déjà une véritable prouesse technologique composé de quelques 700 pièces : 25 moteurs, 50 cartes électronique, 30 capteurs… Ce petit bonhomme est capable de se déplacer à la vitesse maximale de 1 km/h, une limite lié à ses actuateurs qui peut paraitre bien faible mais qui pourtant est très correcte quand on sait que le fameux Asimo, l’un des seul robots humanoïde capable de courir arrive péniblement à atteindre les 6 Km/H en pointe alors que ce dernier est bien plus grand et dix fois plus cher ! Vous l’aurez compris, Nao ne brillera pas par ses performances physiques (ce n’est pas son but), ne compter donc pas sur lui pour s’acquitter de véritable tâches utilitaire (remplir le lave vaisselle, passer l’aspirateur…) Comme l’explique Frédéric Kaplan, l’un des pères de l’Aibo et chercheur à l’Ecole polytechnique de Lausanne :
« Il faut se dégager de la science-fiction comme modèle du futur. Le robot humanoïde vu comme une sorte de bonne à tout faire est un fantasme. Pour le remplacer dans ses tâches quotidiennes, l’homme a inventé des machines parfaitement adaptées. Un robot aspirateur a une forme ronde et plate pour se glisser sous les meubles ». Une opinion partagée par un autre spécialiste, Raja Chatila, chercheur au Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas), une unité de recherche du CNRS : « L’appareil le plus adapté pour laver la vaisselle s’appelle le lave-vaisselle. Si l’on parle de robot compagnon, il faudra faire de très gros progrès dans bien des domaines. Par exemple, celui de la perception des émotions humaines. Vous l’aurez donc compris, Nao ne sera pas le robot à tout faire sorti d’un film de science fiction mais bien une réalité assé merveilleuse pour peu que l’on sache apprécier sa technologie embarquée à sa juste valeure : synthèse et reconnaissance vocale, reconnaissance faciale, déplacement façon bipède, près de 25 articulations et possibilité de programmer de nouveaux comportements. Puisque j’en suis à évoquer la programmation de ce superbe robot, sachez qu’il sera possible d’utiliser les langages orientés objet tel que Ruby, Python ou encore URBI. A noté que depuis quelques semaines, Aldebaran Robotic travail directement en partenariat avec Microsoft pour préparer une version de NAO utilisable à partir de Microsoft Robotics Studio. Voilà, une bien bonne nouvelle pour toute la communauté active qui aura le choix de « jouer » avec Nao avec des outils sous Linux et/ou Windows !
Poster un Commentaire